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L'histoire du champagne

L'histoir du champagne
L'origine du Champagne 18/04/22

Si la légende attribue la découverte de la méthode champenoise au célèbre moine bénédictin Dom Pérignon au cours du XVIIème siècle, l’existence de vins effervescents est citée dans de très anciens textes égyptiens, romains et grecs. En Champagne, la consommation d’un vin pétillant est reconnue depuis le Xème siècle.

Une culture viticole ancestrale

Des coupes et des vases trouvés lors de fouilles archéologiques ont permis d’attester d’une culture de la vigne en Champagne à l’époque gallo-romaine (entre le IIème siècle avant JC et l’an 476).

Un développement de la surface viticole au cours du Moyen-Âge

Au Moyen-Âge, la culture de la vigne s’est largement développée à des fins notamment monarchiques et ecclésiastiques. Le monastère d'Hautvillers ainsi que l'Abbaye de Saint-Pierre-aux-Monts à Châlons-en-Champagne participent alors activement au large développement de la surface viticole. La grande charte champenoise rédigée en 1114 par Guillaume de Champeaux, évêque de Châlons-en-Champagne, confirmant l’ensemble des possessions agricoles et viticoles appartenant à l’abbaye de Saint-Pierre-aux-Monts, est reconnue comme l’acte fondateur du vignoble champenois et de son expansion.

Une forte expansion à partir du XVIème et XVIIème siècle

Alors que la région produit essentiellement des vins rouges, c’est à la fin du XVIème siècle que des vins blancs sont élaborés autour des villages d’Épernay et d’Aÿ. C’est sous l’impulsion du roi de France Henri IV que ce vin non effervescent acquiert la dénomination de « Vin de Champagne ». Si ce vin connaît un engouement important au sein des plus belles tables royales en France ainsi qu’en Angleterre, son essor commercial sera sans précédent suite à la découverte faite par un certain Dom Pérignon.

Dom Pérignon, l’instigateur de la « méthode champenoise »

La postérité accorde à Dom Pérignon, moine Bénédictin érudit de son époque, l’origine de ce que l’on connaît aujourd’hui sous le nom de « méthode champenoise ». Naît en 1638, c’est en 1668 que Dom Pierre Pérignon entre en fonction à l’Abbaye d’Hautvillers, située non loin d’Épernay. En charge des affaires monastiques et de l’activité du vignoble, Dom Pérignon améliore considérablement le procédé d’élaboration des vins. Véritable « père spirituel » du champagne, de nombreux écrits relatent l’incroyable capacité de Dom Pérignon à assembler des crus ainsi que des cépages différents et à distinguer à la dégustation chacun des crus composant les vins. Ce serait en 1670, lors d’un pèlerinage à l'abbaye bénédictine de Saint-Hilaire (Languedoc) que Dom Pérignon découvre comment sont vinifiés les vins effervescents de Limoux. Utilisée alors depuis plus d’un siècle, cette vinification tient sa singularité du fait que le vin soit mis en bouteille avant la fin de la fermentation. Dom Pérignon reproduit cette méthode sur les vins issus du vignoble de l’Abbaye d’Hautvillers. C’est ainsi que serait né la méthode champenoise.

Les prémices de l’art de l’assemblage

Au travers de ses nombreux travaux, Dom Pérignon a souhaité révéler autant les nuances propres à chacun des cépages champenois que l’identité de chacun des multiples terroirs de Champagne. Dom Pérignon a été le premier à assembler un cépage blanc (chardonnay) à des cépages rouges (pinot noir, pinot meunier). Ces premières expérimentations réalisées il y a maintenant plus de trois siècles donneront par la suite naissance à des cuvées magnifiant pour certaines l’art de l’assemblage et pour d’autres cuvées la singularité du monocépage, à l’instar du champagne Blanc de Blancs (issu exclusivement de chardonnay) ou du champagnes Blanc de Noirs (élaboré à base de pinot noir et/ou de pinot meunier).

L’élaboration empirique du « vin du diable »

À l’époque, la mise en bouteille puis la conservation des vins effervescents étaient des procédés loin d’être maîtrisés. La fermentation des vins n’étant pas achevée au moment de la mise en bouteille, elle s’achevait à l’intérieur de celle-ci. La bouteille pouvait finir par exploser, obligeant les ouvriers à porter un masque de fil de fer pour traverser la cave. Le caractère frémissant et facétieux de ce vin effervescent lui valut le surnom de « vin du diable ». En plus d’être dangereux, le procédé d’élaboration de ce vin effervescent était donc très couteux. Dom Pérignon conseilla notamment l’utilisation d’un bouchon en liège maintenu par une ficelle ainsi que d’une bouteille au verre plus épais.

Un succès rapide et international

Transporté jusqu’alors en fûts, le vin de Champagne est autorisé par un arrêté royal de Louis XV datant de 1728 à être exporté en bouteilles. Pendant le transport vers l’Angleterre via le Port de Rouen, ces vins embouteillés peu de temps après la vendange arrivaient en présentant cette effervescence caractéristique. Le succès outre atlantique fut immédiat et le champagne connut dès lors un rayonnement international majeur.

La naissance de maisons de Champagne devenues iconiques

L’important développement international du champagne à la fin du XVIIIème siècle est appuyé par l’action de nombreuses maisons de champagne qui ont, par leur esprit visionnaire et leur quête d’excellence, marqué de leur empreinte l’histoire de la région. Fondée en 1729, Ruinart est historiquement la maison la plus ancienne. Dom Pérignon figure elle aussi au rang des noms les plus emblématiques avec des cuvées de prestige exclusivement millésimées. Fondée en 1772, la Maison Veuve Clicquot Ponsardin devient particulièrement célèbre grâce à Madame Clicquot. Femme de caractère dotée d’un sens inné des affaires, Madame Clicquot sera à l’origine de la première cuvée millésimée. Krug, Louis Roederer, Pol Roger, Bollinger, Taittinger, Gosset, Deutz, Philipponnat, Laurent-Perrier… autant de noms illustres qui, par leur histoire, leur savoir-faire et leur excellence, font partie de l’élite de la Champagne

Le développement de nouvelles cuvées répondant aux tendances de consommation

Si l’élaboration d’un champagne est particulièrement rigoureuse, le dosage du champagne est une ultime étape définissant le style de chaque cuvée. Composée de sucre de canne dissous dans le vin, la quantité de liqueur de dosage varie en fonction du style désiré. Alors que les cuvées proposées initialement contenaient une part importante de sucre, l’évolution progressive des tendances de consommation ont conduit les maisons à proposer des vins contenants différents grammages de sucre. Ainsi ont été élaborés des champagnes portant la mention « sec », « Extra-dry », « Brut », « extra brut » ou encore « brut nature ».

L’expression d’un savoir-faire unique et le symbole d’un art de vivre à la française

S’il est issu de terroirs d’exception, le champagne est encore aujourd’hui l’expression d’un savoir-faire unique. Vin phare des milieux aristocratiques à ses débuts, le champagne est devenu au fil des années tant par son excellence, par son côté festif ainsi que ses nombreux accords mets et vins raffinés, un symbole international de l’art de vivre à la française.

Un vin effervescent plébiscité par d’illustres personnalités

L’importante notoriété du champagne par-delà les frontières est également soutenue par d’illustres personnalités politiques et artistiques. En 1676, le dramaturge britannique Sir George Etherege mentionne dans sa comédie « The Man of Mode » ce vin comme « remède aux chagrins qui ravive l’amour et les plaisirs de la vie ». Au cours du XIXème siècle, l’homme d’État et diplomate français Talleyrand décrit le champagne comme « vin de la civilisation », l’écrivaine Georges Sand en parlait comme d’un « aide à l’émerveillement ». L’on retient également la fameuse maxime du Premier Ministre britannique Winston Churchill, prononcée à Épernay en 1946 : « Je ne pourrais vivre sans champagne. Dans la victoire je le mérite, dans la défaite j’en ai besoin ».

De 1927 à aujourd’hui, la définition d’un cahier des charges consacrant un savoir-faire unique

Suite à la crise du phylloxéra qui a touché l’ensemble du vignoble européen et à de nombreuses contrefaçons, c’est en 1927 qu’une loi vient délimiter le territoire de la Champagne viticole. L’Appellation d’Origine Contrôlée (AOC) est quant à elle consacrée en 1936. Fruit d’un savoir-faire transmis depuis plusieurs siècles, le vin de la région est alors reconnu à part entière dans le monde. L’AOC permet ainsi de définir un cahier des charges rigoureux réglementant l’usage des cépages et l’entier procédé d’élaboration de ce vin d’exception. Aujourd’hui, l’AOC recouvre une surface de 34 300 hectares soit 280 000 parcelles différentes et compte 319 communes différentes dont 17 villages avec la qualification de « Grand Cru » et 44 de « Premier Cru ». Prestigieuse, la classification « Grand Cru » est attribuée selon des caractéristiques précises de sols et d’expositions propices à la production de raisins de très grande qualité. Afin qu’une cuvée puisse apposer sur son étiquette la mention « Premier cru », les raisins doivent provenir exclusivement de parcelles issues des 44 villages classés comme tel.

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