Le millésime 2016 à Bordeaux
Volume et très grande qualité : un millésime en apothéose.
Le cycle des saisons semble avoir été miraculeux cette année, le climat ayant poussé de nombreuses fois la vigne dans ses retranchements avant de rétablir la situation in-extremis. Après un très bon millésime 2015, il semblerait que le 2016 s’annonce tout en puissance, à la fois dense, homogène et équilibré. Pour bon nombre de professionnels du vin dans le duo 2015/2016, le 2016 semble déjà se positionner en tête. Il bénéficiera, en plus, du rayonnement de Vinexpo cette année.
La naissance d’un surprenant millésime…
Après un hiver doux entraînant un réveil de la vigne précoce, le printemps ralenti le cycle végétatif et permet une jolie synthèse aromatique. La vigne travaille en photosynthèse la journée et se repose durant la nuit. On constate d’importants stocks d’eau de janvier à juin. L’équivalent d’une année de pluie est tombé durant cette période - et particulièrement au printemps - mais une interruption de celle-ci avec un radoucissement des températures permet enfin la floraison. S’en suit un été extrêmement chaud et sec avec seulement 7mm de pluie de mi-juillet à mi-septembre. Du jamais vu sur Bordeaux ! Cette sécheresse entraine un stress hydrique excessif (surtout chez les jeunes vignes qui n’ont pas de système racinaire assez profond pour trouver l’hydratation nécessaire) et bloque ainsi la maturation des raisins sur certaines parcelles. La pluie était donc attendue avec impatience ; le mardi 13 septembre, l’équivalent de 40mm d’eau vient soulager les vignes permettant à celles qui étaient bloquées d’aller jusqu’au bout de leur maturation. La véraison a été compacte et homogène avec des vendanges tardives - 2016 fait partie des millésimes très tardifs – lesquelles se sont étalées sur une très longue période. Les vignerons, sans être stressés, ont pu prendre le temps de faire du cousu-main en gestion parcellaire. Les ceps, relativement chargés, ont permis des rendements élevés sur le bordelais (20% supérieur à 2015 pour les Grands Crus) avec 50hl/ha.
"Ce millésime tient du génie, de l'inhabituel et de l'inexplicable. Une fabuleuse et très rare combinaison à l'équilibre parfait entre une fantastique qualité des tanins, des degrés d'alcool modérés et des acidités soutenues mais imperceptibles."
Jean-Marc Quarin, critique indépendant des vins de Bordeaux,